31 Octobre 2013
29 octobre 2013
À Wattrelos, Pôle Emploi a lancé des ateliers de formation pour aider quatorze jeunes demandeurs d’emploi à mettre tous les atouts de leur côté pour décrocher un poste en Flandre belge, où l’on frise le plein-emploi.
Ils ont moins de 30 ans, un niveau de formation peu élevé et une grosse envie de bosser. Mais en France, leur recherche d’emploi reste infructueuse… Du boulot, il y en a pourtant tout près, mais il se trouve de l’autre côté de la frontière, là où l’on parle une autre langue. Une barrière carrément infranchissable pour ces jeunes, manuels pour la plupart.
« Dans notre versant de la métropole comme en Wallonie, le taux de chômage est de 15 %. En Flandre belge, il est de 4,5 %. Des emplois sont disponibles, près d’ici et avec des salaires motivants. La seule barrière, c’est la langue », résume Éric Destombes, responsable d’équipe du Pôle Emploi de Wattrelos. Pour casser cette frontière, Pôle Emploi a donc choisi de monter un club de chercheurs d’emploi innovant.
« Salaire horaire de 13 € contre 9 € en France »
Quatorze jeunes suivis par l’antenne ont ainsi été détectés pour intégrer ce cercle qui se tient depuis quinze jours dans les nouveaux locaux de Pôle Emploi dans la zone d’activités du Beck. Ils ont été choisis selon leur domaine de compétence, l’industrie et le bâtiment surtout, où les besoins se font criants de l’autre côté de la frontière. Chaque semaine, durant trois mois, les quatorze volontaires vont ainsi participer à des ateliers collectifs pour mettre toutes les chances de leur côté et tenter de décrocher ces emplois vacants. Travail sur le CV, simulation d’entretien, recherche d’emploi groupée sont au programme. « Ce qui est intéressant, c’est l’émulation de groupe. Très vite, une solidarité se crée entre les membres du club et la motivation grandit », précise M. Destombes. Mais l’originalité de ce club, c’est son module d’apprentissage du néerlandais.
En 44 heures dispensées à l’OMEP de Wattrelos, les jeunes stagiaires ne s’attendent pas à parler couramment le néerlandais. Mais en maîtrisant quelques formules de politesse et de présentation, ils peuvent espérer faire la différence lors des entretiens d’embauche. « Ce n’est pas une langue facile, et les employeurs n’exigent pas des candidats qu’ils soient bilingues. Mais les Flamands apprécient en revanche que l’on fasse l’effort de parler leur langue, même si ce n’est pas parfait. Entre deux candidatures équivalentes, cela peut faire la différence », témoigne Patrick Hackx, le Belge qui assure le module de formation à l’OMEP. Après une première séance, les jeunes volontaires ont compris l’intérêt de ce module : « J’avais un peu peur de ne pas y arriver et finalement, ce n’est pas si compliqué. On a déjà intégré quelques mots pour se présenter, dire bonjour ou merci », se réjouit Sylvain, l’un des stagiaires.
Des notions de flamand suffisent
Pour Mounir et Romain, qui ont déjà travaillé en Belgique, c’est une vraie chance : « C’est plus sympa pour discuter avec les collègues et pour évoluer aussi, car sans ça, pas la peine d’espérer une promotion ! » Les jeunes y voient aussi un intérêt financier, car côté flamand, la rémunération n’est pas la même qu’en France : « Le taux horaire est plutôt à 13 € alors qu’il est autour de 9 € en France. Ça vaut le coup de faire un effort ! » relève Benoît. Les jeunes auront aussi l’occasion de réaliser leur CV en langue néerlandaise et de s’entraîner pour les entretiens. Ils pourront également s’inscrire au DDAB, le Pôle Emploi belge. Bilan dans trois mois, à la fin de la formation : « Mon but premier, c’est de trouver un emploi, et un emploi stable ! » résume Benoît, bien décidé comme ses camarades à utiliser le club comme tremplin.
Par Marjorie Duponchel
Source : La Voix du Nord.