18 Mars 2011
Sur 1730 écoles primaires, 1072 ne proposent que le néerlandais à leurs élèves. Mais l’anglais domine en province de Liège et dans le Luxembourg.
En ces temps communautaires chahutés, voilà une information qui rassurera peut-être quelque peu la Communauté flamande. Le néerlandais reste, et de loin, la principale seconde langue apprise par les élèves de primaire en Communauté française. Elle est proposée dans 1 459 établissements, contre 631 pour l’anglais et 42 pour l’allemand. C’est ce qui ressort des chiffres (2009-2010) que vient de communiquer la ministre de l’Enseignement, Marie-Dominique Simonet (CDH), en réponse à une question écrite de ladéputée MR Caroline Persoons.
Avant de plonger le nez dans ces statistiques, on rappellera que le décret du 13 juillet 1998 généralise les cours de langue à partir de la 5e primaire, à raison de deux périodes par semaine. Il peut s’agir du néerlandais, de l’anglais ou de l’allemand. Le choix de la langue revenant au pouvoir organisateur de l’école, qui peut également décider d’en proposer deux.
Il existe cependant une spécificité bruxelloise, prévue par la loi linguistique de 1963, qui rend obligatoire l’apprentissage du néerlandais dans la capitale. On ne s’étonnera dès lors pas de voir que la totalité des 258 écoles primaires francophones de Bruxelles propose uniquement le néerlandais comme seconde langue à leurs élèves.
En Brabant wallon, où une telle obligation n’existe pas, la proportion d’écoles offrant le néerlandais est presque aussi élevée. De même, à Namur et dans le Hainaut, le néerlandais domine largement l’anglais.
Par contre, en province de Liège et, surtout, de Luxembourg, l’anglais joue les premiers rôles. Dans la province de Liège, les deux langues sont présentes dans quasi le même nombre d’écoles (279 pour le néerlandais, 269 pour l’anglais), tandis que l’allemand est enseigné dans 30 écoles primaires. Et dans le Luxembourg, l’anglais passe même en tête, puisqu’il est enseigné dans 101 établissements, pour 98 au néerlandais et 12 à l’allemand.
Globalement, on ne constate guère de variations selon les réseaux d’enseignement. Le choix de la seconde langue, comme le fait remarquer la ministre Simonet dans sa réponse, "est plutôt relatif à la situation géographique de la province. Force est de constater que ce choix répond à la demande, et aux besoins du citoyen ainsi que de sa vision de l’avenir."
Si l’on regarde de plus près les chiffres liégeois, on constatera pourtant une nette différence entre enseignement catholique, très porté sur le néerlandais (118 écoles sur 138 le proposent), et enseignement officiel (communal ou communautaire), très branché sur l’anglais (205 établissements sur 276 le proposent). Une spécificité liégeoise à laquelle il est difficile de trouver une explication. La Maison des langues de Liège ne s’est encore jamais penchée sur la question. Elle confirme cependant le succès de l’anglais dans la province, avec 15 000 élèves de primaire apprenant cette langue, contre 9 000 le néerlandais. Une proportion qui s’inverse toutefois quand il s’agit de filières en immersion (19 en néerlandais contre 10 en anglais).
On notera enfin que ces données au sujet des écoles primaires en Communauté française vont (logiquement) dans le même sens que les chiffres concernant les langues effectivement choisies par les élèves francophones. Selon les dernières statistiques disponibles (année scolaire 2007-2008), on comptait, en 6e primaire, 32 557 élèves suivant des cours de néerlandais, 13 648 élèves suivant des cours d’anglais et 637 suivant des cours d’allemand. Et la même année, en 1re secondaire, 30 287 élèves
avaient choisi le néerlandais comme seconde langue, contre 19 288 l’anglais et 882 l’allemand. Tandis que, pour l’ensemble des élèves de secondaire, 169 543 avaient pour seconde langue le néerlandais, 107 303 l’anglais et 4 481 l’allemand.
Laurent Gérard.
Source : La Libre Belgique